Grands nuages blancs laiteux, la galette remue ses pattes argentées, dans des sybillines paroles qui ne ressemblent à rien. Il y’a derrière elle, des cactus enchantés qui dansent sur de vieilles musiques, et je frissone. J’ai mal. Il est encore la, lui. Toujours. Ombre parmis les ombres , il me toise, me regarde. Je sais bien qu’il est la. Il ignore qui je suis, mais je sais qui il est. Je sais ce qu’il en est. Il me regarde. Je sais qu’il me regarde avec ses yeux torves de pingouin assoiffé de sang. Je ne lui donnerais pas le mien. Je cours. Je cours encore, par dessus les torrents… Par delà les fleuves océans. L’autre coté de l’arc en ciel est toujours plus clément.

Et je sombre. Je tombe. Tout est tellement froid. Et humide.

J’ouvre un œil, puis l’autre. La respiration est difficile. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Il fait nuit sur ma tête. C’est mou… Tout partout. J’ai abusé d’un peu trop de toxines je crois. Mais c’est tellement agréable quand la vie n’a plus rien de réel. Oui. Je me drogue. Avec des herbes que je trouve. Oui. Ca me fait perdre les pedales, mais les pedales je n’ai pas besoin de ça pour les perdre. Je suis folle. C’est ma maladie qui veut ça. C’est marqué dans les vieux livres de médecine que j’ai lu. Aucun doc’ ne peut rien pour moi. Plus personne ne peut rien pour moi de toute façon. C’est bien pour cela que j’ai choisi de passer ma vie seule. Que je prends sans vraiment m’attacher. C’est bien pour cela que je mene cette vie la au final.

Un soupir. Je realise enfin ce qui se passe. Je sors la tête hors du cocon. Ca n’en est pas un .C’est un lac. C’est de l’eau….C’est du vent sur ma tête aussi. Je respire. Enfin. Apnée quand tu nous tiens. J’aurais pu me noyer sans même m’en rendre compte. Morte par hallucination, c’est ce qui m’arrivera. C’est pour cela que je ne devrais jamais rester seule. Et pour cela que je prefere ne pas être accompagnée. Paradoxe de la vie. Paradoxal… Ennui.

J’emmerge. Il fait presque nuit je crois. La lune brille d’une lueur infini. Romantique… Posée. Des moments à partager que je partage seule avec moi même. Par peur. Par crainte. Je suis bien. Je sors lentement de l’eau. Il fait froid. Je n’ai rien. Humide et mouillée. Glaçée. J’en crèverais peut être. Je ne merite pas plus.

Un frisson et je souris. Je souris à la lune. A la situation. Je ne sais meme plus comment j’ai atterris dans ce lac. Tout autour est si beau. Je retrouve mon sac. J’ai du plonger… Je n’ai pas du tomber. Je ne suis pas si maladroite. Je suis parfaite.

Parfaitement seule aussi. Dans l’immensité glaciale de la nuit. Je me nui… a moi même. J’ai peur peut être je crois. Je ne sais plus. Je ne sais pas. Je vis dans un monde qui n’existe pas. Pourtant… Si je me touche, si je me pince je suis bien la. Et je me couche sur le dos. Pour regarder la nuit. Pour regarder la vie qui ne passe pas. Je crois que je suis seule. Seule au monde. Ce soir il n’y’a plus personne. Mais un bruit dans les bois me prouve que j’ai tort.

Je suis mouillée dans mes baggys, et je ne seche pas. Je suis loin de sécher, ce n’est pas la clarté de la lune… J’attraperais une pneumonie, je mourais et il en sera finit d’Addison Jane Klyde Sachs… Morte en silence dans la foret. Meme pas tuée dans un conflit. Non. Non. Non… Enfin je m’en fichais. J’etais déjà partie bien loin dans mon esprit. Peut être que Yaezell allait se pointer avec quelques herbes et puis comme ça… comme ça je pourrais faire quelque chose de bien ? Planer quoi. Pas la peine de faire des dessins n’est ce pas ? Quoi que je … planais peut être un peu déjà, et les dessins je les faisais dans le vide avec mes jolies petites mimines… Une créatures toute plate qui essayait de manger un nuage. Oui . Non. Je n’avais pas eu d’enfance alors je m’inventais les jeux d’enfants que je pouvais malgré mon age. Quoi que… J’etais jeune encore non ? Et je regardais le ciel. Il faisait nuit… La lune brille.

Un bruit. Un craquement. Je n’etais plus seule Et les oiseaux de papiers fictionnels s’envolerent dans un bruit de plumes brisées. Non je n’etais pas folle. Ma réalité était différente de celle des autres. Ou j’etais tout simplement droguée. Mais ça… C’était méchant, on ne traitait pas quelqu’un de drogué comme ça, surtout une belle jeune femme comme moi non ? Et puis je vois des yeux. Des yeux qui me fixent. Comme ceux d’un animal sauvage, mais un animal sauvage humain. Ca foutrait presque les jetons peut être… A quelqu’un de normal. Moi je me contente de fixer les yeux… Et un homme sort de l’ombre des buissons.

Je ne parle pas. C’est à peine si je bouge, je suis toujours couchée, appuyée sur mes coudes pour le regarder. Je ne vais pas bouger pour quelqu’un que je ne connais pas… Et il ne parle pas lui non plus. Peut être qu’il a peur. Peut être qu’il est timide… Qui pourrait bien savoir ? Je ne sais pas son prénom. Je ne crois pas l’avoir déjà croisé. En meme temps, … Quoi que… Non. Il semble gené. Il semble peut être en colère. Je ne sais pas. Il a un geste maniaque, rabattre la meche de ses cheveux qui pendouille sur son front. Mouais. Qu’importe… ? Me veut’il du mal ? Qu’en sais-je ? Et au fond qu’il essaye ? Je ne suis pas sans défense… ? En revanche je suis loin moi d’être agressive, je ne suis pas une menace.

Il me salut, se penche, se releve. Avec des algues. Il m’en propose. Je ne sais pas quoi répondre ? Les contusions. Je ne crois pas être contusionné, ça peut toujours servir pourtant. Mais je n’en ais pas l’utilité la… Quoi que…

« Pourquoi pas. Je ne connaissais pas les vertues de ces algues. »

Peut être que la glace est rompu. Peut être que c’est un moyen comme un autre .

« Je m’appelle Addison. »

Il faut un début à tout.

Bon trip, mauvais trip, j’avais mal au cœur un peu. Rien de bien gênant, rien de plus que l’habitude. Toujours l’habitude au fond… Je me retrouvais mouillée par ma propre faute, et je ne faisais rien pour me sécher. En fait je m’en foutais, c’etait peut être de la faute au petit poney, il ne faut jamais s’y fier vous savez. C’est comme les brioches. Enfin, ça ne s’arrange pas dans ma tête en ce moment je crois. Et je me retrouve face à face avec un homme qui semble un peu largué lui aussi ou du moins un peu bizarre. J’espere juste ne pas être tombé face à un pervers de bas etage, enfin… le cas échéant je saurais réagir n’est ce pas ? Je crois bien.

Un léger sourire, j’acceptais gentiment les algues qu’il me tendait, et je me présentais. On m’avait appris à être civilisée après tout, et je ne le considérais pas comme une menace. Mais au fond, qu’est ce qui était une menace pour moi… ? Moui… Bonne question. Ma pauvre Addi’, t’es bonne à aller te noyer. Ah non, j’ai déjà essayé ça n’a pas marcher. Bang. Je n’avais meme pas d’humour avec moi même. Je me faisais un peu de peine, ou du moins je m’en serais fais, si j’avais l’esprit clean, ce qui était un peu loin du compte sur le moment la….

Nos mains s’etaient croisées un rien alors qu’il me tendait les algues, et son sourire timide, me fit sourire aussi. Je ne faisais quand meme pas si peur que ça non ? Et il me montrait une plaie à la tête. Ce n’etait pas très joli à voir. Comment s’etait il fait ça ? Non, c’etait juste de la curiosité, je n’avais pas vraiment le droit de savoir je crois, nous n’etions que deux inconnus. Et oui. Bon. J’etais curieuse. Un peu trop…

« Je vois. Vous vous en etes déjà occupé ou vous voulez que je m’occupe de votre blessure ? Je dois avoir une bande dans mon sac » Et comme j’en parlais je jetais un coup d’œil à mon sac, ma besace que je trainais un peu partout, il y’avait des vêtements de rechange dedans, j’aurais pu me changer… Non. J’avais la flemme, et puis il ne faisait pas si froid que ça. Je crois… ? Je rentrerais à la maison plus tard, et je m’enroulerais dans les épaisseurs de tissu. Au chaud. Il me demande si je vis prés du lac… Ou est ce que je vis moi ? Je n’ai pas encore envie de dévoiler mon petit coin de paradis. Ca ne me dit pas… ? De toute façon il est bien loin mon petit nid douillet pour le moment. J’avais pensé aller squatter avec Yaezell pendant quelques jours. Histoire de me donner l’impression que malgré mon statut d’errante je suis toujours un être humain sociable…. Mais je ne l’avais pas trouvé. « Je vis un peu partout, mais je me suis installée dans des vieilles ruines, à trois jours de marche d’ici. » Comment en dire sans trop en dire… ? Cela dit j’etais partisane de toujours dire la vérité, alors une vérité donc… Meme si je n’amenerais pas un homme que je ne connais que depuis deux minutes dans mon coin de paradis, je pouvais tout de meme lui décrire. Ca ne coutait rien….

« Et vous ? » Je lui souriais un peu, comme pour l’inciter à parler. Je n’etais pas méchante.

J’avais été sympathique non… ? J’avais vaincu ma timidité, j’avais proposé mon aide. Je n’etais pas toujours une folle taciturne qui ne parlait qu’a ses pingouins. Non au fond… Qu’étais-je ? Bon.. Je n’etais pas très tranquille, et passait soudain sur moi un voile un tristesse… Peut être que la deprime était de retour. Je ne savais pas. Je n’avais pas envie de me questionner la dessus. Je soupirais un peu… Il refusait mon aide. Bien, je comprenais. Il y’avait parfois en l’être humain quelque chose de bizarre… La fierté je crois. Ou la timidité.

Et puis autour de nous le froid.

Je ne réponds pas vraiment. J’attend une question, qui vient soudainement. Je ne m’attendais pas vraiment à celle la en fait. Pour moi… Ca semblait logique les bandages tout ça. C’etait Kate qui me les avait donné, et puis… J’en avais fabriqué aussi… C’etait… Devenu banal ? Je souriais un peu tout en le regardant. Tendrement. Comme on regarde un enfant je crois… Peut être.

« La femme qui m’a élevée, c’était une voyageuse plutôt qu’une errante, elle retournait souvent dans les cités. La dernière fois elle m’a amené avec elle, j’ai appris beaucoup de choses la bas. »

J’essayais a nouveau de sourire. C’était devenu naturel peut être. Nous étions encore des êtres humains, nous n’etions pas des sauvages. Il fallait tendre la main… Il fallait… Et puis la douleur dans ma tête. Pas maintenant. Je grimaçais un peu. Je me mordais la langue jusqu'à sentir le gout métallique du sang dans ma bouche. Amer. Acidulé aussi… Nous parlions de la ou nous vivions, je parlais vaguement de mes ruines, et il s’exclame presque qu’il ne vit nulle part. Comme un reproche pour moi qui me suis installée… Je ne suis pas tellement voyageuse. Je suis plutôt une ermite. Qui n’aime pas les gens. Qui n’aime pas les cités. Je vis seule… Mais je vis a un endroit… Quand j’y retourne du moins. Je hausse un peu les epaules. Il semble perturbé, paniqué soudain. Je ne sais pas ce que j’ai fais… ? Ce que j’ai dis. C’est… Comme si c’était ma faute ? Je grimace un peu encore. Mon mal de tête revient de plus en plus. Ne pas rester immobile. Elles me retrouveraient. Si il savait… Que je m’en fiche ? Si il savait que pour moi, ça n’est pas si … Grave ? Je ne crois pas les plantes plus mauvaises que d’autres gens. Et puis au fond nous devons tous finir par mourir, quelle que soit la façon… ?

« Elles ne me font pas si peur que ça. »

Il recule, comme si je l’effrayais. Je ne sais pas vraiment réagir. Je suis en bonne entente pourtant avec les betes sauvages. Je suis … gentille. Je ne veux du mal à personne. Je veux juste vivre ma vie en fait. Je veux juste… Etre tranquille… ? Et aider ceux que je peux. Du mieux que je le peux.

« Vous… Avez un soucis ? »

Ma voix est tendre. Douce. Je ne fais que m’inquieter. Gentille oui… ?

Les bandages. Kate. Cette femme qui m’a élevée. Non… Cette femme qui… ? Je ne sais pas. Ca me fait penser à tellement de choses tout ça. C’est tellement compliquée la vie, ma vie en fait. Parfois ca a du bon de fuir, je suis encore un peu dans les brumes des herbes que j’ai inhalé tout a l’heure avant de plonger. Je suis toujours dans un petit nuage je crois. Pourtant je suis sensée. Je suis terre a terre. Parfois. Je me perds. Je m’egare meme dans mes pensées. Tout ceci est tellement brouillon, tellement anarchique. C’est pas vraiment facile. Non, c’est meme plutôt compliqué… ? C’est la vie. Tout n’est qu’un labyrinthe, il suffit de trouver la sortie, mais on ne la trouve jamais. Toutes les solutions sont vaines. Il n’y’a plus d’espoir. Pas d’ailleurs. Je m’embale. J’ecoute a peine ce qu’il à a me dire. Mon esprit va trop vite… Et puis ça me ramene sur terre. Est ce que c’etait ma mère… ? Je… C’est quoi une mère… ? C’est ce qui nous donne la vie… ? Non Kate n’etait pas ma mère… Enfin, meme si c’etait elle qui m’avait fait vivre. Je n’avais que 8 ans quand elle m’a receuillie. J’etais une enfant perdue. C’etait tellement compliqué ? C’etait tellement bizarre la vie… Et repenser à elle, suffisait à me faire sourire. Alors je regardais l’homme en face de moi, Elliot je crois que c’etait ça son nom. Que pouvais je lui répondre… ? Et je souriais un peu. Parce que je pensais à elle… Qui m’avait élevée, qui avait fait de moi la femme que j’etais. Maintenant.

« Non ce n’etait pas ma mère. Mais elle m’a élevée. C’etait… Une amie… Un mentor. » La femme que j’aimerais toujours…

Ca c’était fait comme ça… ? Elle n’avait que 15 ans quand elle avait decidé de me prendre sous sa protection, et depuis … de longues années nous ne nous étions pas séparées jusqu'à il y’a quelques mois. Ca faisait encore mal d’y penser… A cette parcelle de notre histoire. Alors j’essayais de parler un peu pour brouiller les pistes dans mon esprit. Pour ne pas me lamenter sur ça.

« Elle… C’etait une voyageuse, elle cartographiait le nouveau monde, mais après une vingtaine d’années d’errances, elle a decidé de s’installer à Naxos. »

Je grimaçais un peu, et je me taisais, je n’avais pas envie d’en dire plus. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas. Je ne… NON. C’etait tout… Je ne parlerais pas plus de cela. De toute façon… Qu’y’avait il a dire … ? Je changeais de sujet. Nous changeions de sujet. Non les plantes ne me faisaient pas peur. C’etait la folie des hommes qui m’effrayait. C’etait la vie… ? C’etait… Il y’avait tellement de choses à craindre.. En tout cas lui, il semblait craindre les plantes, il semblait totalement paniqué. J’ecoutais ce qu’il me disait, tout en restant très stoïque. J’etais comme ça moi. J’evitais d’etre irréfléchie. Je savais rester calme… Je ne bronchais pas vraiment, meme quand il sortait son couteau. Qu’allait il me faire ? Voulait il se battre… ? Je n’avais pas d’arme. Pas sur moi. Je n’avais pas envie je n’avais pas besoin. J’etais presque non violente. Alors je parlais. D’une voix douce et calme.

« Ce sont les humains qui m’effraient. La folie des hommes nous a menée la ou nous sommes… réduits à l’etat de proie, réduits à l’esclavage. La nature ne fait que reprendre son due. »

Je sonne blasée. Je le suis je crois. Et puis c’est un mouvement rapide. Je pousse ma main sur son couteau. Pour me couper , pour qu’il voit le sang qui coule. Ca fait mal. Mais je suis peut être un peu trop stone pour le ressentir. La douleur viendra plus tard. Je reste calme. Malgré tout. Malgré le sang… Vermeil. Qui coule.

« Je ne suis qu’une humaine moi aussi… »

J’avais tellement de souvenirs. J’avais tellement d’images qui me passaient derrière les yeux. Il faisait beau n’est ce pas ? Ou peut être qu’il faisait nuit ? Qu’est ce que je faisais la ? Et je lui parle un peu de moi. Un peu d’elle. Elle s’appellait Kate. Elle s’appelle toujours. Elle n’est pas morte. Je ne dis pas son nom, elle a brisé mon cœur en milles morceaux en décidant de s’installer. Je ne suis pas faite pour la communauté. Elle m’a trahi. Je l’aime quand meme. Elle m’a trahi. Moi je n’aime pas les gens. Je n’aime pas la compagnie. Sauf parfois Yaezell… Sauf quelques gens parfois. Oui, sauf quelques gens… ? Parfois. Je … Me perds. Je me suis déjà perdu. Je nage. Je vole. Je plane. Ca doit être ça le terme. Je plane. Je l’ecoute. Je l’ecoute un peu… Beaucoup. Passionément. Je dis vagues… Divague plutôt. Addison reviens sur terre. Mais la terre c’est dangereux. Ca fait mal… ?

Il vivait dit il, avec sa mère et son frère… L’imparfait est important. Il vivait. Ca se comprend… Tout se comprend. Tout se dessine… ? Je lui souris timidement. Est ce que j’arrive encore a être un peu humaine. « Desolée… Pour eux. » Je lui souris tristement. Et puis le drame eclate je crois. Il me prend pour une plante ? Il me menace ? Je soupire. Qu’est ce que je dois faire ? Qu’il me tue si il veut, je me contrefiche de tout cela… Et je pousse ma main sur son couteau. Je regarde le sang. Mon sang. Ca donne envie en fait. C’est joli ,on dirait que la vie s’echappe… Ca pourrait meme être rose, un peu comme du chewing gum, du bonbon… Ca se … mange ? Est ce que ça se leche ? Et puis il comprend, ça me ramene un peu sur terre, je souris. Je souris un peu. Je souris presque tendrement…. Et je rirais presque… devant la situation. Peut être qu’en fait les gens ont raisons. Peut être que je suis folle. Oui mais ça tout le monde le sait. Je ris un peu. Je souris. Je frémis. Je frissonne… Le sang. Il me… passe de la creme. Il s’excuse presque. Peut être que c’est….

« C’est pas si grave. Une coupure ça arrive vite. »

Je souris presque. Parce que ce n’est pas grave. Parce que… Je suis gentille au fond n’est ce pas ? La méchanceté ,la violence, toutes ces choses la , ce n’est pas pour moi. Il a l’air vraiment gené… Et je suis gênée qu’il soit gené pour moi. Alors je souris un peu… Et je regarde autour de nous. Non… Pourquoi je lui en voudrais ? … Au fond je le comprends un peu.

« Ce n’est rien je te dis. Est ce que vous avez mangé ? »

Je suis tellement stone de toute façon que je ne ressens pas la douleur. Et je sors quelques fruits de mon sac et un pain fait maison… Je lui tend. C’est nourrissant un peu.. je crois ?