Il est tard dans la nuit et la lumière de l’astre sélène donne à la cascade nourricière de la Terra Nostras un aspect métallique, presque illusoire, mais la véritable fantasmagorie est la créature qui prend ses ablutions dans l’eau fraiche à l’éclat argentin d’un petit bassin masqué par d’épaisses fougères. Elle est nue, semblable aux nymphes de l’ancien temps, de cette époque bientôt oubliée ou les hommes dominaient le monde, violant pour leurs ambitions la pureté de leur terre maternelle.

L’air est frais, humidifié par les embruns de la cascade non loin d’elle, les douces caresses du vent font frissonner sa peau blanche comme l’albâtre, elle se laisse dorloter tendrement par les remous de l’eau et par le contact des galets lisses du bassin contre ses cuisses. De temps en temps un oiseau nocturne fait entendre son chant à la fois triste et apaisant, ce soir un orchestre joue une sonate uniquement en son honneur, mais la douce mélodie de la nature ne l’empêche pas de percevoir le bruit sourd et angoissant de l’homme qui l’épie depuis quelques heures tapie dans l’ombre ,tel un prédateur avide de tuerie, prêt à donner l’assaut .Cette présence qu'elle voulait ignorer, pour ne pas gâcher ce moment si attendu après une journée de si forte chaleur, commençait à l’exaspérer, cet opportun devait recevoir une bonne leçon. Sa tête se tourna en direction de la cachette du guetteur et d’une voix ferme et dominatrice, elle lui dit :

« Assez ! Maintenant montre toi ! »

Bien qu’elle lui ait intimé l’ordre de sortir de sa cachette le maraudeur ne broncha pas, une attitude qui éveilla la colère, jusque la endormie de la noyade .Si l’étranger ne voulait pas venir jusqu'à elle, alors c’est elle qui ira jusqu'à lui, sans se soucier de sa nudité, elle sortit du bassin et se dirigea vers lui. Ce n’était peut qu’une illusion, mais un nuage a l’aspect évanescent, rappelant la teinte rougeoyante que prennent les nuages au crépuscule flottait autour d’elle, un subtil arome enivrant se répandait sur les lieux, elle réitéra son ordre, mais avec une voix plus douce, empruntant un ton presque maternel:

« Viens maintenant, tu n’as rien à craindre. »

Cette fois-ci l’homme obtempéra, il semblait être comme une marionnette désarticulée entièrement soumise à la volonté de la femme.

« Hummmm, mais qu’a-t-on la, un misérable primate égaré, je suis surprise que tu te sois aventuré si prêt de mon foyer. »

N’importe quel « primates», aurait montré une réaction physionomique en réponse à l’incroyable beauté de la baigneuse, mais celui la regardait hagard les pupilles dilaté, le blanc des yeux était devenu rouge à cause de ses vaisseaux sanguins gonflés. Avec un air amusé la jolie femme se rapprocha de lui et lui chuchota a son oreille.

« Pour récompenser ta bravoure et surtout ta stupidité, je vais te faire un immense présent. »

Elle posa ses lèvres sur celles de l’errant, la seconde d’après elle aspira tout le fluide vital de l’homme, celui-ci se dessécha en poussant un hurlement qui déchira le silence angélique de la nuit, de cette homme qui avait eu le malheur de croiser le chemin de la reine des humanoïdes, Poison Ivy, il ne restait plus que des cendres, mais si comme le raconte ces légendes de l’ancien monde ,il existe une vie après la mort, il pourra être fier de lui car ses nutriments iraient renforcer les jeunes pousses de l’espèce qui allait bientôt supplanter celle des hommes, cet immense présent était la possibilité de participer a l’édification d’un monde dominé par la nature.

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